L’Agence spatiale européenne (ESA) prévoit que la fusée Ariane6 effectuera son vol inaugural à la fin d’octobre, une fois que les principaux tests auront été achevés. Développé par l’Agence spatiale française (CNES) et un consortium dirigé par ArianeGroup, il sera le lanceur européen de nouvelle génération et remplacera l’Ariane5. Selon Reuters (ref.), le développement de la fusée coûtera plus de 4 milliards d’euros à l’ESA, soit près du double de l’estimation de 2015.
Tests sur la Fusée
La fusée est équipée d’un étage supérieur innovant appelé Vinci. Cette section peut être rallumée en vol, ce qui lui permet de transporter des lots de satellites sur différentes orbites. Le 1er septembre, Vinci a réussi un test aux installations du Centre aérospatial allemand (DLR) en Allemagne (ref.). Au cours du test, les ingénieurs ont simulé les conditions que l’étage aurait connues lors d’une mission standard.
La double ignition de Vinci pendant un total de 680 secondes a été qualifiée de succès par les responsables de l’ESA, d’ArianeGroup et du DLR. Martin Sion, PDG d’ArianeGroup, a déclaré lors du briefing: “C’est la première fois que l’ensemble de l’équipement a été testé simultanément, et nous avons simulé l’ensemble de la mission. Nous avons réussi à mener à bien l’ensemble de la mission opérationnelle. Cela signifie que si elle avait été en vol, tout se serait bien passé”.
Initialement, le test devait avoir lieu en juillet de cette année, mais les retards importants dans la première phase de test d’ArianeGroup ont été constatés. Le mardi 29 août, un test du moteur Vulcain 2.1 du premier étage était programmé pour allumer le moteur pendant quatre secondes, mais il a été suspendu en raison de problèmes d’équipement au sol. Cependant, ce n’était pas le seul obstacle sur le chemin.
Retards dus à des Problèmes
Lors d’une tentative précédente le 18 juillet, l’ensemble de la procédure de pré-lancement a été interrompu en raison d’une fuite dans le joint d’un tuyau flexible du réservoir mobile d’hydrogène. Les tests du premier étage sont en cours sur la rampe de lancement de Kourou de l’ESA en Guyane française, d’où Ariane6 sera lancée fin octobre.
L’agence a déclaré que les équipes tenteront à nouveau le test cette semaine. Après avoir réussi cette épreuve, les équipes de Kourou passeront aux préparatifs pour un test prolongé début octobre. Si tout se passe bien, l’agence pourrait être en mesure d’annoncer la date du vol inaugural d’Ariane6 peu de temps après. “L’ESA pourra définir une période de lancement pour Ariane6 après que cette série de tests aura été menée à bien”, a déclaré le directeur général de l’ESA, Joseph Aschbacher, lors du briefing.
Initialement, on s’attendait à ce qu’Ariane6 effectue son vol inaugural en 2020. Mais la série de retards a conduit à une situation où la nouvelle fusée n’est pas encore prête. Pendant ce temps, le stock des anciennes fusées Ariane5 est déjà épuisé. Ces coïncidences ont laissé l’Europe sans lanceur spatial, ce qui a conduit au transport du télescope Euclid dans l’espace à bord du Falcon 9 de SpaceX.
Arianespace a déclaré qu’elle avait 28 lancements d’Ariane6 en attente, dont la constellation de transmission Internet d’Amazon Kuiper, Intelas, Eutelsat et Optus. Ainsi que des lancements de satellites météorologiques (EUMETSAT), de l’ESA et de la Commission européenne.